
La Peur au Ventre, créé par la documentariste et auteure canadienne Léa Clermont-Dion, est un documentaire sorti fin 2024 qui a soulevé d'importantes questions et différentes opinions sur l'avortement.
ien qu'Options soit une organisation apolitique, nous reconnaissons que la politique affecte notre travail et notre vie quotidienne. Historiquement, les États-Unis ont exercé une forte influence sur le Canada. En 1973, la décision de la Cour suprême Roe v. Wade a légalisé l'avortement aux États-Unis, mais cette décision a été renversée en 2022, permettant aux États individuels d'interdire ou de restreindre l'avortement. Troublée par cette situation historique, Léa, à travers ce documentaire, a décidé de partir en quête de réponses, s'interrogeant sur l'effet que ce revers juridique aura sur le Canada.
Kim, l'une des employées d'Options, nous fait part de son opinion sur le documentaire. Révisé par Hannah, directrice exécutive
La peur que Léa Clermont-Dion exprime concernant une réforme pro-vie au Québec et au Canada, suite à l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade aux États-Unis, est palpable tout au long de son documentaire La Peur au Ventre. Son parcours filmé capture de manière saisissante le fardeau émotionnel de confronter des perspectives opposées qu’elle juge nuisibles aux femmes. Si j’avais été à sa place, j’aurais probablement ressenti la même réaction émotionnelle, car elle s’est directement confrontée à des points de vue contraires aux siens. Cependant, depuis que ma foi est devenue ma source de force, je sais que je ne marcherai plus jamais seule ni dans la peur lorsqu’il s’agit de défendre des questions sensibles comme la grossesse imprévue et l’avortement. Je salue le courage de Clermont-Dion dans sa quête de compréhension et de dialogue avec des perspectives divergentes.
J’encourage tout le monde—qu’ils soient pro-vie, pro-choix ou pro-grâce—à regarder ce documentaire, disponible gratuitement sur Télé-Québec. Il présente des voix des deux mouvements, pro-vie et pro-choix, offrant une perspective plus équilibrée sur l’avortement que ce à quoi je m’attendais. Cet équilibre est essentiel pour susciter une réflexion significative.
J’ai été particulièrement frappée par la présence de nombreuses voix pro-vie dans un film réalisé par une cinéaste ouvertement féministe et pro-choix. Clermont-Dion a interviewé Georges Buscemi, président de la Coalition Québec-Vie, ainsi qu’Abby Johnson, l’une des voix pro-vie les plus connues aux États-Unis (dont l’histoire est racontée dans le film et le livre Unplanned), entre autres. On la voit également assister à des marches pro-vie aux États-Unis, au Canada et au Québec, et participer à des conférences pro-vie où elle exprime son inquiétude quant au fait que « les messages sont très convaincants. » Malgré sa position pro-choix, elle présente une gamme de perspectives, ce qui rend le documentaire éclairant pour quiconque s’intéresse à l’avortement ou souhaite mieux comprendre la perspectives pro-choix des Québécoises et Québécois.
D’après mon expérience personnelle, j’ai moi-même été submergée par mes choix lorsque j’ai découvert que j’étais enceinte de manière inattendue. Étant élevée dans un milieu pro-vie, me retrouver dans cette situation difficile a fait qu’avoir l’option de l’avortement devenait une obligation lourde à considérer. J’ai poétiquement nommé ce phénomène « Avoir l’embarras du pro-choix ». La pression de devoir prendre une décision reposant uniquement sur mes épaules, en tant que femme enceinte, a amplifié le poids de mes options et leur impact sur mes rêves et aspirations futures.
Aujourd’hui, je crois qu’une fois qu’une conception a lieu, l’attention devrait se tourner vers la santé et le bien-être de la femme—pas seulement son droit de choisir. Peu importe la durée de la grossesse, ce parcours transforme la vie de la femme. Comment pouvons-nous mieux soutenir les femmes—mentalement et physiquement—pendant cette période critique?
En tant que société, nous devons explorer pourquoi certaines femmes ressentent que l’avortement est leur seule option. Pourrions-nous offrir un meilleur soutien aux femmes envisageant l’adoption ou fournir davantage de ressources aux femmes confrontées à des grossesses difficiles?
Et si nous améliorions le processus d’adoption ou élargissions le soutien pendant la grossesse et l’accouchement? Et si nous mettions davantage l’accent sur l’éducation à la sexualité, au cycle menstruel et aux changements hormonaux? Ces initiatives pourraient-elles réduire le nombre d’avortements?
Je ne cherche pas à enlever à une femme son libre arbitre, mais je crois que ce sujet nécessite plus de transparence. Chaque femme mérite d’être pleinement informée des effets physiques et émotionnels potentiels de l’avortement, tout en ayant accès à toutes ses options de manière équitable. Nous devons veiller à ce que les femmes puissent prendre des décisions sur la base d’informations complètes et exactes.
Ce documentaire met en lumière l’importance d’offrir du soutien et de l’éducation—des principesqui sont au cœur de la mission d’un centre de grossesse—tout en abordant les enjeux plus larges liés à l’avortement de manière étonnamment équilibrée et stimulante. Si vous comprenez le français, nous encourageons tout le monde à le regarder.
Chez nous, dans notre centre, ce documentaire a entraîné de belles discussions enthousiasmantes. J’en connais même qui l’ont regardé en famille pendant le temps des fêtes. Je suis prête à parier qu’il réserve des surprises intéressantes à quiconque le visionne.
Vous avez regardé le documentaire et souhaitez en discuter avec quelqu'un ? N'hésitez pas à nous contacter et nous pourrons avoir cette discussion, dans un environnement pacifique et respectueux, sans débat. Vous ne l'avez pas regardé mais vous aimeriez le faire ? Nous sommes là pour vous !
Comments